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Mobilisation pro-Gaza: Sciences Po Paris évacué, d'autres sites occupés en région

Les forces de l'ordre sont intervenues vendredi à Sciences Po Paris pour évacuer les militants pro-Gaza qui l'occupent depuis la veille: l'établissement et ses campus restent l'épicentre en France d'une mobilisation étudiante en faveur des Palestiniens, qui enflamme le débat politique.


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Rédigé par Clicanoo

Selon un étudiant de Sciences Po qui s'est exprimé auprès de la presse, "une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume" au moment où les forces de l'ordre sont entrés dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris et une précédente évacuation de locaux.

"La fermeté est et restera totale", a  fait savoir Matignon. Gabriel Attal a "demandé l'intervention dès la réquisition de l'administrateur provisoire" de Sciences Po Paris, a-t-on précisé de même source.

L'administrateur provisoire de l'école, "Jean Bassères a appelé la police. Il a donné un ultimatum de 20 minutes pour sortir", en raison de "la tenue des examens à partir de lundi et qu'il faut les préparer à partir de demain", a déclaré à la presse Hicham, représentant du Comité Palestine, après sa sortie des locaux occupés.

"Sur réquisition, le préfet de police a engagé la force publique pour procéder à l évacuation du site sciences po rue Saint-Guillaume. 91 personnes ont été évacuées, sans incident. L'opération se déroule dans le calme", a précisé la préfecture de police. 

Dans ce quartier huppé de Paris, la rue menant à Sciences Po reste bloquée par les forces de l'ordre. A son extrémité, quelques dizaines d'étudiants chantent "on est là, même si Sciences Po le veut pas, nous on est là" ou encore "vive la lutte du peuple palestinien".

La mobilisation étudiante en faveur de Gaza et des Palestiniens reste circonscrite à Sciences Po, ses campus en régions et aux instituts d'études politiques mais peine à faire tache d'huile dans les universités. 

Un rassemblement en soutien à la cause palestinienne est toutefois prévu vendredi 14h à Paris à l'appel de syndicats étudiants.  

Aux Etats-Unis, les campus d'une quarantaine d'universités connaissent une vague de mobilisation, avec des interventions musclées de la police.

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres de Sciences Po Paris, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) tient pendant une bonne partie de la journée une "table du dialogue", avec plusieurs invités, dont le dessinateur Joann Sfar ("Le chat du rabbin"). Seule une dizaine de personnes y participaient à la mi-journée

"Nous voulons prouver qu'il n'est pas vrai qu'on ne peut pas parler du conflit israélo-palestinien. Pour cela, il faut mettre de côté ceux qui pointent du doigt les étudiants juifs comme complices du génocide", a déclaré le président de l'UEJF, Samuel Lejoyeux, sur Radio J.

Ailleurs en France, plusieurs campus de Sciences Po Paris comme au Havre, Dijon, Reims ou Poitiers ont fait l'objet de perturbations, blocages ou occupations partielles.

- Grève de la faim -

A Reims, "cinq à sept étudiants" ont entamé une grève de la faim, a indiqué à l'AFP une de ces étudiantes, qui n'a pas voulu donner son nom.

A Lyon, les forces de l'ordre sont intervenues vendredi pour évacuer dans le calme des manifestants pro-palestiniens de l'institut d'études politiques (qui n'est pas rattaché à Sciences Po Paris). 

Une fois à l'extérieur, quelques dizaines de manifestants ont chanté "Gaza, Gaza, Lyon est avec toi".

A Saint-Etienne, la police est également intervenue pour évacuer une quinzaine d'étudiants qui bloquaient l'accès à un site universitaire.

A Lille, l'entrée de l'ESJ (l'école de journalisme de Lille) était toujours bloquée, selon une journaliste de l'AFP. 

Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris - qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants - avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.

Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi par la direction, que les étudiants du Comité Palestine ont jugé "décevant", ces derniers avaient effectué un "sit-in pacifique" dans le hall de l'école avant d'occuper le batiment. Plusieurs d'entre eux ont déclaré entreprendre une "grève de la faim" en "solidarité avec les victimes palestiniennes".

A l'issue de ce débat, l'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a répété qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'"investiguer" les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.


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